TCHAD – Arche de Zoé : de l’humanitaire à la crise diplomatique

Publié le par webmasters94

mercredi 31 octobre 2007

Les 9 Français de l’ONG l’Arche de Zoé sont inculpés d’enlèvement de mineurs après leur tentative échouée d’évacuer illégalement 103 enfants, ni tous issus de Darfour, ni tous orphelins. Pour l'heure, la diplomatie française les accable pour mieux préserver ses relations avec le Tchad

Les 16 Européens travaillant pour l'ONG l'Arche de Zoé sont détenus au palais de justice d'Abéché, à l'Est du Tchad (Photo AFP)

Dans la nuit de lundi à mardi, 18 personnes - 9 Français, 7 Espagnols et deux Tchadiens - travaillant pour l’ONG l’Arche de Zoé ont été inculpées au Tchad d’ "enlèvement de mineurs", d’"escroquerie" et de "complicité" pour avoir tenté d’évacuer en France 103 enfants originaires du Darfour (ouest du Soudan). Les 16 Européens ont été placés hier sous mandat de dépôt au palais de justice d’Abéché en attendant un éventuel transfert vers N'Djamena, la capitale tchadienne.
Alors que l'Espagne en appelle à la présomption d'innoncence, les autorités françaises ne montrent toujours pas de signe de soutien à leurs 9 ressortissants faisant partie des accusés -ayant même précisé qu’ils devaient répondre de leurs actes au Tchad.

Amateurisme

Tout a commencé au printemps dernier avec une annonce postée sur le site aufeminin.com, dans laquelle l’association française annonçait qu’elle recherchait des familles d’accueil pour héberger des petits réfugiés originaires du Darfour. L’ONG promettait une adoption, alors que ni le Soudan ni le Tchad ne les autorisent.
Il est toutefois peu vraisemblable que l’Arche de Zoé destinait ces enfants à des trafiquants d’organes ou à des réseaux pédophiles comme l’a déclaré Idriss Déby, le Président tchadien. Il semble cependant de plus en plus clair que l’ONG a agi en faisant preuve de beaucoup de naïveté et d’énormément d’amateurisme.

Récupération
L’association n’a en effet pas tenu compte des trois réserves émises par le Quai d’Orsay, entre mai et août, lorsqu’elle a présenté son projet au ministère des Affaires étrangères. Sous un autre nom, Children Rescue, elle s’est introduite au Tchad afin de sélectionner les 103 enfants, dont le statut d’orphelins devait être garanti par des papiers. Mais d’après les premières constatations sur place, la plupart des enfants ne viennent pas du Darfour, sont Tchadiens et, surtout, pas orphelins. De plus, l’ONG a bénéficié à deux reprises de l’aide de l’armée française, qui l’a transportée par avion avec deux tonnes de matériel.

Profil bas

Déby a surfé sur la colère de ses concitoyens, pour non seulement se mettre l’opinion publique dans la poche, mais également mettre la pression sur l’Etat français par rapport à l’opération Eufor. Le Président tchadien n’a jamais apprécié cette opération, qui prévoit le mois prochain le déploiement de 3.000 soldats européens – dont 1.500 Français – placés sous le mandat des Nations Unies pour sécuriser l’Est du Tchad et le Nord de la République centrafricaine. Cela le priverait de l’influence qu’il tente désespérément de garder dans ces zones.
Alors se servir des prisonniers comme monnaie d’échange ? Pourquoi pas. Ayant besoin du soutien de Déby pour l’Eufor, la France fait pour l’instant profil bas quant au sort des 9 Français retenus au Tchad. Des "illuminés" selon Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme…
Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com
) mercredi 31 octobre 2007

mercredi 31 octobre 2007

Les 9 Français de l’ONG l’Arche de Zoé sont inculpés d’enlèvement de mineurs après leur tentative échouée d’évacuer illégalement 103 enfants, ni tous issus de Darfour, ni tous orphelins. Pour l'heure, la diplomatie française les accable pour mieux préserver ses relations avec le Tchad

Les 16 Européens travaillant pour l'ONG l'Arche de Zoé sont détenus au palais de justice d'Abéché, à l'Est du Tchad (Photo AFP)

Dans la nuit de lundi à mardi, 18 personnes - 9 Français, 7 Espagnols et deux Tchadiens - travaillant pour l’ONG l’Arche de Zoé ont été inculpées au Tchad d’ "enlèvement de mineurs", d’"escroquerie" et de "complicité" pour avoir tenté d’évacuer en France 103 enfants originaires du Darfour (ouest du Soudan). Les 16 Européens ont été placés hier sous mandat de dépôt au palais de justice d’Abéché en attendant un éventuel transfert vers N'Djamena, la capitale tchadienne.
Alors que l'Espagne en appelle à la présomption d'innoncence, les autorités françaises ne montrent toujours pas de signe de soutien à leurs 9 ressortissants faisant partie des accusés -ayant même précisé qu’ils devaient répondre de leurs actes au Tchad.

Amateurisme

Tout a commencé au printemps dernier avec une annonce postée sur le site aufeminin.com, dans laquelle l’association française annonçait qu’elle recherchait des familles d’accueil pour héberger des petits réfugiés originaires du Darfour. L’ONG promettait une adoption, alors que ni le Soudan ni le Tchad ne les autorisent.
Il est toutefois peu vraisemblable que l’Arche de Zoé destinait ces enfants à des trafiquants d’organes ou à des réseaux pédophiles comme l’a déclaré Idriss Déby, le Président tchadien. Il semble cependant de plus en plus clair que l’ONG a agi en faisant preuve de beaucoup de naïveté et d’énormément d’amateurisme.

Récupération
L’association n’a en effet pas tenu compte des trois réserves émises par le Quai d’Orsay, entre mai et août, lorsqu’elle a présenté son projet au ministère des Affaires étrangères. Sous un autre nom, Children Rescue, elle s’est introduite au Tchad afin de sélectionner les 103 enfants, dont le statut d’orphelins devait être garanti par des papiers. Mais d’après les premières constatations sur place, la plupart des enfants ne viennent pas du Darfour, sont Tchadiens et, surtout, pas orphelins. De plus, l’ONG a bénéficié à deux reprises de l’aide de l’armée française, qui l’a transportée par avion avec deux tonnes de matériel.

Profil bas

Déby a surfé sur la colère de ses concitoyens, pour non seulement se mettre l’opinion publique dans la poche, mais également mettre la pression sur l’Etat français par rapport à l’opération Eufor. Le Président tchadien n’a jamais apprécié cette opération, qui prévoit le mois prochain le déploiement de 3.000 soldats européens – dont 1.500 Français – placés sous le mandat des Nations Unies pour sécuriser l’Est du Tchad et le Nord de la République centrafricaine. Cela le priverait de l’influence qu’il tente désespérément de garder dans ces zones.
Alors se servir des prisonniers comme monnaie d’échange ? Pourquoi pas. Ayant besoin du soutien de Déby pour l’Eufor, la France fait pour l’instant profil bas quant au sort des 9 Français retenus au Tchad. Des "illuminés" selon Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme…
Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com
) mercredi 31 octobre 2007
(Site des Français à l'étranger)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Quand on reparle du devoir d'ingérence:<br /> http://www.historia-nostra.com/index.php?option=com_content&task=view&id=685&Itemid=60
Répondre
M
Pour ne pas rentrer dans la polémique gouvernementale et médiatique, il serait interessant de signaler que cette opération tout comme l'opération de secours des infirmiéres bulgares est une supercherie.<br /> <br /> Prochainement les détails :-)
Répondre