Les salaires s'invitent dans la grève

Publié le par webmasters94

Au septième jour de conflit dans les transports, la mobilisation des fonctionnaires met le pouvoir d’achat au cœur du mouvement social.
 

La sortie de crise par le pouvoir d’achat. Pour amadouer les syndicats et faire baisser la pression du côté de la fonction publique, Nicolas Sarkozy s’apprête à jouer au père Noël avant l’heure. Officiellement, dit-on à l’Élysée, il n’y a aucun lien entre la grève dans les transports et les mesures en faveur du pouvoir d’achat que l’exécutif aimerait annoncer d’ici la fin de la semaine. Mais le chef de l’Etat, qui s’exprime aujourd’hui à Paris devant l’association des maires de France, cherche le moyen de sortir par le haut de son premier conflit social d’envergure. D’où l’idée de répondre dans l’urgence à cette question du pouvoir d’achat qui constitue la préoccupation n°1 des Français et qui avait été au cœur de la campagne présidentielle sarkozyste (avec le fameux slogan «Travailler plus pour gagner plus»).

Improvisation. Sous une forme qui reste à préciser (intervention télévisée, discours à l’occasion d’un déplacement, entretien dans la presse…), Sarkozy aimerait, jeudi ou vendredi au plus tard, présenter de manière concrète plusieurs mesures susceptibles de redonner de l’argent aux Français. Sa mesure phare sur les heures supplémentaires n’ayant pour l’heure pas produit les effets escomptés, il a demandé à Bercy et à Matignon d’accélérer sur certains textes (les «hot lines») et de lui dégoter d’autres dispositifs rapides à mettre en œuvre.

Cette improvisation présidentielle n’est pas sans contraintes, notamment budgétaires. Car le gouvernement navigue dans des eaux macroéconomiques troubles, entre une croissance molle et des déficits publics difficiles à maîtriser. Au point que les autorités européennes surveillent l’état de la France comme du lait sur le feu.

En juillet le gouvernement a fait voter la loi Tepa (travail emploi pouvoir d’achat): 15 milliards d’euros, dont 6 consacrés à la défiscalisation des heures supplémentaires. Le reste permettant notamment la création d’un bouclier fiscal à 50%. Un «choc de croissance» voulu par le Président, qui a pour léger défaut d’assécher les faibles moyens budgétaires de l’Etat. Pour l’instant, ces mesures ne se traduisent guère en argent supplémentaire pour les salariés.

Prime à la cuve. Même du côté du patronat, on considère la disposition «inefficace», comme le juge Jean-François Bernardin, président de l’assemblée des chambres de commerce et d’industrie, dans une interview à La Croix.

Au moment ou les produits de grande consommation flambent et ou le pétrole crève les plafond, les ministres sont contraints de saupoudrer de nouvelles aides: revalorisation de la prime à la cuve pour ceux qui se chauffent au fioul, revalorisation de l’APL de 3%, possibilité pour certains agents publics de se faire payer un nombre limité de jours de RTT…

Le gros morceau pourrait venir au moment de la mise en œuvre des préconisations de Jacques Attali et de la commission qu’il préside, pour «libérer la croissance.» La réforme de la loi Galland, si elle s’applique, devrait «stimuler le pouvoir d’achat et faire baisser les prix», comme l’explique Frédéric Lefèbvre, secrétaire national de l’UMP chargé de l’économie et député des Hauts-de-Seine. «Le pouvoir d’achat est un sujet politique maintenant», note un député UMP. Difficile de lui donner tort…


Antoine Guiral et Muriel Gremillet
LIBERATION : mardi 20 novembre 2007


Notre Seigneurie ne peut plus rien faire sur le pouvoir d'achat: plus d'argent dans les caisses, croissance mollassonne, déficit qui augmente, cadeau fiscal..
Alors, oui, le pouvoir d'achat baisse et le prix des matières premières flambe.

Un exemple concernant les heures supplémentaires défiscalisées, qui ne sont pas très prisées par les patrons d'ailleurs. Il y a une semaine, les employés du centre de thalasso et de rééducation de Téboul (près de Douarnenez) étaient en grève.. Non pas parce qu'ils refusaient de gagner plus, mais parce que la direction leur imposait l'annualisation de leur temps de travail sans contrepartie. La règle était simple selon la direction: travailler le dimanche parce qu'il y a plus de clients les week-ends, et surtout être disponible au cas où il y aurait des pics de clientèle!...
Où sont les heures sup' défiscalisées? Nulle part. Où est le fait que l'on gagne plus parce que l'on travaille le dimanche? Nulle part..
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