France télévisions : le rapport secret de Carolis confié au cabinet de Copé

Publié le par webmasters

Le directeur de France télévisions a confié au cabinet qui emploie Jean-François Copé la rédaction d'un projet de fusion des chaînes du groupe. Or, l'enquête de Marianne2.fr montre que trois anciens collaborateurs de Copé travaillent à présent auprès de Patrick de Carolis.

 

 

Tout commence par la petite bombe lâchée en dernière page du Canard enchaîné du 3 octobre. Le grand plan secret de Patrick de Carolis pour répondre aux exigences d'économie figurant dans la lettre de mission rédigée par Nicolas Sarkozy à la ministre Christine Albanel y est dévoilé : le projet « ORTF » comme l'appellent ses détracteurs prévoie la fusion des chaînes du groupe France télévisions à travers un « projet de disposition législative » dont la rédaction a été commandée à un grand cabinet d'avocat.

Le Canard ne le relève pas mais, hasard ou coïncidence, il s'agit justement du cabinet Gide Loyrette et Nouel, celui où collabore Jean-François Copé. Ce dernier vient d'ailleurs de se faire sérieusement avoiner pour cumuler sans complexe son poste de député-maire et patron du groupe UMP avec un juteux « temps partiel » dans ledit cabinet. Le député-maire de Meaux s'est-il occupé lui-même de la rédaction du texte commandité par Carolis ? Une chose est sûre, on n'est pas loin du conflit d'intérêt.

Le soupçon plane d'autant plus que, dans la garde rapprochée du directeur de France télévisions, certains ont, par le passé, travaillé en étroite collaboration avec l'ancien ministre du Budget. A titre d'exemple, l'attachée de presse personnelle de Patrick de Carolis, Aurélie Ferton, est passée par les relations presse du ministère du Budget à l'époque où Copé était en fonction. A un poste nettement plus stratégique, on trouve le directeur général Damien Cuier, ancien conseiller et surtout Bastien Millot, aujourd'hui directeur délégué du groupe France télévisions auprès de Carolis, ex-directeur-ajoint de cabinet de Copé au ministère du Budget et ami du député-maire de Meaux (Copé lui avait même prêté son appartement). Les rumeurs vont bon train dans les couloirs du bastion service publique. Selon
la lettre A, Patrick de Carolis compte sur Jean-François Copé pour obtenir une rallonge budgétaire indispensable au moment où, du fait de la baisse de son audience, France Télévisions voit ses recettes publicitaires s'éroder.

Mais Bastien Millot tient sa défense : le cabinet Gide Loyrette et Nouel « travaille avec France Télévisions depuis douze ans ». Et de préciser en riant : « il y a douze ans, moi, je n'étais pas encore sorti de science-po ! » Il n'en demeure pas moins que le cabinet collaborant avec le chef des députés de la majorité - à ce titre chargé de leur faire adopter le budget du groupe France Télévisions - apparaît malencontreusement au coeur d'un réseau aux mailles étroites de personnes d'influence. Question : après douze ans de fidélité Gide Loyrette et Nouel, ne serait-ce pas le bon moment pour procéder à un appel d'offres en bonne et due forme, afin de se dédouaner de toute collusion ?

Et le pire est à venir : la « note prospective » confiée à Gide Loyrette et Nouel, qui consiste à réfléchir à un texte de loi visant à regrouper les services de France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO, et, au passage, à réaliser quelques économies d'échelle en se débarrassant de 900 emplois, inquiète vivement les syndicats. Ils sont d'autant plus sous le choc que, sans l'hebdomadaire satirique, ils n'auraient eu vent de rien. Interrogés par Marianne2.fr, certains n'hésitent pas à dénoncer un Carolis « prêt à tout pour plaire à Nicolas Sarkozy et faire oublier son passé de chiraquien ». Jean-François Tealdi, secrétaire général SNJ-CGT de l'audiovisuel fustige de plus l'absence d'interlocuteurs : depuis leurs prises de fonction, ni la ministre Christine Alabanel, en charge de l'audiovisuel, ni Bernard Kouchner, en charge du rayonnement international de l'audiovisuel français, n'ont daigné répondre aux partenaires sociaux du service public. « Le seul qui nous parle, c'est George-Marc Benamou. » Si les relations Copé-Carolis restent à définir, au moins, entre le gouvernement et le conseiller culturel de l'Elysée, on sait qui tient le gouvernail.

 

Lundi 08 Octobre 2007 - 08:07

Anna Borrel


Le royaume des copains et des coquins disait un certain Général....;

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C
A la date du 8 octobre, à propos des copains de Coppé, vous dites... "un certain Général..." - C'est à vérifer, car je me demande, si ma mémoire ne me fait pas défaut, si ce n'est pas Michel poniatowski, alors ami de Giscard, qui avait parlé "des copains et des coquins" en parlant - à contrario - des Godillots de Gaullistes !
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