Sarkozy lié à l’affaire du banquier genevois?

Publié le par webmasters94

François Rouge, ex-président de la Banque de Patrimoines Privés, a reçu une proposition explosive d’un juge.
Il devrait clarifier le rôle de l’actuel président de la République en faveur de la réouverture d’un cercle de jeux.
En échange, le banquier obtiendrait le statut de «repenti». Son avocat genevois, Me Marc Bonnant, s’insurge.

de ALAIN JOURDAN

En fouillant dans les affaires de François Rouge, l’ex-président de la Banque de Patrimoines Privés (BPP), les enquêteurs vont de surprise en surprise. "C’est une affaire à tiroirs. Vous allez voir!" promet un policier qui connaît bien le dossier.

Un des tiroirs renfermerait-il Nicolas Sarkozy lui-même? C’est en tout cas une présomption du juge qui, selon l’avocat Marc Bonnant, demande à son client d’éclaircir le rôle de l’actuel président de la République, lors de la réouverture du Cercle de jeux Concorde en 2005, alors qu’il était ministre de l’Intérieur.

Toujours à l’isolement

Voilà bientôt deux mois que le banquier genevois dort derrière les barreaux de la prison des Baumettes, à Marseille.

Arrêté dans un restaurant près de Lyon, le 26 novembre, le banquier genevois, 46 ans, est toujours à l’isolement. Il a perdu six kilos et aurait confié à son entourage souffrir des conditions de détention. Mêlé à une affaire de grand banditisme, il se retrouve poursuivi pour «blanchiment d’argent et association de malfaiteurs».

Au lendemain de son arrestation, il quittait la présidence de la Banque de Patrimoines Privés dont il détient plus de 20% des parts. Si le banquier se retrouve aujourd’hui dans les griffes des juges marseillais, ce n’est pas pour des broutilles. On le soupçonne, en effet, d’avoir voulu recourir à des méthodes expéditives pour éliminer l’un des clans corses, devenu trop gourmand, auquel il s’était associé pour reprendre le Cercle Concorde, un établissement de jeux parisien rouvert en 2005.

Actionnaire de référence à travers la société Sextius, domiciliée à l’étude de Me Bénédict Fontanet, le banquier s’est ainsi retrouvé impliqué dans ce qui ressemble à une guerre des gangs. Au menu : fusillades, exécutions sommaires, menaces... Suffisant pour que certains affublent François Rouge du sobriquet de «banquier de la pègre».

L’histoire pourrait s’arrêter là. Sauf qu’en fouillant entre Genève, Marseille et Paris, les enquêteurs français sont allés de surprise en surprise. D’abord, ils ont découvert que François Rouge avait, par l’entremise du célèbre avocat Jacques Vergès, sollicité l’assistance de l’ancien supergendarme Paul Barril. Lequel dort, lui aussi, dans une cellule des Baumettes depuis le 24 décembre. Pris dans la nasse pour avoir suggéré à François Rouge de prendre contact avec Olivier Bazin, une figure des réseaux Françafrique apparemment prête à venir en aide au banquier.

Un langage martial

De quelle manière? Les comptes rendus des écoutes téléphoniques réalisées en France laissent supposer qu’il n’était pas exclu d’avoir recours à des méthodes expéditives. Ce que les intéressés nient farouchement aujourd’hui. Me Marc Bonnant, l’avocat de François Rouge, reconnaît que le vocabulaire utilisé par son client est «martial et viril», mais assure qu’il s’agissait juste «d’intimider» des rivaux, pas de les éliminer physiquement.

Les juges ont encore du pain sur la planche. Le scénario est confus. Ce qui l’est de moins en moins, c’est le second volet de l’affaire, jusque-là occulté et qui renvoie aux contrats pétroliers et à la politique française. Peut-être la vraie source des ennuis de François Rouge.

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De : tribune de genève
samedi 19 janvier 2008
in bellaciao

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