Il n’y aura pas que la bulle boursière qui aura explosé en janvier 2008, comme Félicie, Sarkozy aussi

Publié le par webmasters94

Edgar Faure disait que ce n’était pas les girouettes qui tournaient mais le vent. En ce moment il y a une sacrée tornade au-dessus du territoire français, un vent à décorner les cocus et nous donner le tournis. Si quelqu’un comprend la politique sarkoziaque, il a de la chance. Tout a commencé - comme il était énoncé dans ce fameux feuilleton Les Envahisseurs - par une conférence de presse pour les vœux de notre bien aimé guide lors de laquelle il s’est égaré, tel David Vincent. Il avait perdu le chemin du pouvoir d’achat pour trouver celui de la civilisation (avec le petit doigt en or massif, cf. Goldfinger). Lorsque l’on est perdu, si le ciel est bas et sombre, on utilise une boussole éclairée de sa lampe torche modèle NYPD (comme le tee-shirt), mais las, si celle de Sarkozy indique bien un Nord, sa politique en possède de bien nombreux et qui se déplacent.

Tous les sondages s’accordent à le dire c’est l’explosion de la bulle de confiance, ce fameux choc de confiance a été si puissant et si aigu qu’il a crevé le ballon surgonflé (le surgonflage est déconseillé par la prévention routière car il est très mauvais pour les pneus - autrement appelés poignées d’amour que Match efface habilement - : ils finissent toujours par en exploser) et l’onde de choc n’a pas fini de faire des dégâts.

Nous sommes pris dans une espèce de tourbillon si puissant que tout gouvernement qui voudrait développer l’énergie venteuse en serait jaloux. Voilà des mega-watts qui se perdent. On nous avait promis un gouvernement ouvert et soudé et c’est une cacophonie digne de Boulez qui va en s’amplifiant. Laissons de côté les gloires passagères des Yama Rade et Fadella Amara qui se sont opposées une ou deux fois au gouvernement - on en a fait des unes car elles savaient dire non - pour se renier et se rétracter à 180 ° - elles aussi ont des boussoles à deux Nord - sans que pour autant pour la justice et la justesse de l’information Le Point ni L’Express ne leur fassent une seconde une : celles qui savent se renier, histoire d’équilibrer et que l’histoire retienne tout de leur histoire et non que leur brève incartade à l’origine d’une gloire imméritée. Passons sur les tapes sur les doigts de Borloo et de la TVA, les portes qui claquent entre les directeurs de cabinet de la justice et Rachida Dati, la mise au piquet de Pécresse par Sarkozy pour qu’elle revoie sa copie concernant les universités, Fillon qui hausse le ton afin que dorénavant les discours des ministres soient d’abord passés au crible de Matignon et de l’Elysée tout en clamant que les ministres ont toute liberté de parole. Cherchez l’erreur. Passons sur Laporte qui avant même d’arriver dans son secrétariat d’Etat se fait remettre à sa place par la ministre des Sports. Passons sur le désaccord entre Fadella Amara dont le plan a été repoussé deux fois et qui a été contredite par son ministre de tutelle Christine Boutin. Passons sur la petite lâcheté de Borloo qui envoie au casse-pipe la seule du gouvernement qui s’y connaisse, l’écologiste UMP de service et sur leur brouille. Passons sur Chatel qui tacle Albanel , lire aussi là. Passons sur Barnier qui remet en place son président-Premier ministre-ministre de la Pêche et futur grand chef de l’Europe à propos des quotas... Passons certes, mais cela fait beaucoup et surtout beaucoup le même mois. Un mois explosif pour la bourse et Félicie.

Nous savions tous que Sarkozy était tout à la fois le roi des menteurs et un vrai de vrai faux courageux. Nous savions tous que ce n’est qu’une baudruche de la communication et surtout l’addict aux sondages. Je me posais la question de savoir comment il allait réagir à sa descente vertigineuse (que - Ô gloire à moi - j’avais annoncée dans un précédent article comme inéluctable). En ce moment ses équipes communicantes font tourner les ordinateurs à plein. Première source d’inquiétude, il perd dans tous les compartiments, jeunes, actifs inactifs, ménagères de 50 ans, UMP et PS, tous. Damned ! Seconde source d’inquiétude, il ne sait plus quoi faire. Troisième source d’inquiétude, un chien ne fait pas un chat et un drogué des sondages et de la caméra ne peut pas s’en passer une minute. Première cible de reconquête : les personnes âgées. Las (oui j’aime bien ce mot las) les caisses sont vides comme il nous l’a annoncé début janvier alors qu’il avait dû aller nous chercher la croissance avec les dents et qu’il avait dit à l’Eurogroupe qu’il ne resserrerait les cordons de la bourse étatique qu’en 2012 - enfin il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ce en quoi Sarkozy est l’homme le plus intelligent de tous les hommes politiques que la terre n’ait jamais portés. Donc les caisses sont vides et pourtant il faudrait revaloriser les retraites. Remarquez cela aurait pu être fait, car il y avait Urgences, vous vous souvenez des vœux à la France où tout était Urgence... une ode à l’Urgence, nouvelle déesse cathodique.

A plat dans les sondages et pas prêt de se relever, Sarko le magnifique se dédit une fois encore. Il avait dit qu’il était stupide - oui il aime bien traiter les autres d’imbéciles, c’est sa marque de fabrique, celle de Devedjian c’est plutôt salope, chacun son style - de penser que les élections municipales n’étaient pas politisées. A Pau - vous savez cette ville où cela ne choque absolument pas ses supporters qui hurlent contre les socialistes que le maire sortant (soit dit en passant le seul maire socialiste de toute la France) soit soutenu par l’UMP, et pourquoi donc ? Ben tiens, parce qu’il y a Bayrou qui ne s’en laisse pas compter (pas mal sa réplique, voilà que le divin prophète ne veut plus se mêler des municipales. Tout le monde est d’accord à commencer par Le Figaro, en passant non par la Lorraine mais par Libération, Le Monde pour terminer par Le Nouvel Observateur, tous sont donc d’accord pour dire que Nicolas Sarkozy dit l’exact contraire de ses déclarations lors de ses vœux à la presse des 600. Il nous demandera peut-être de prouver qu’il a bien dit pendant ses vœux qu’il s’engagerait à fond pour les municipales. Il est vrai qu’il avait parlé de la fin des 35 heures et que nous pauvres benêts, quoi que non du Béarn, nous n’avions rien compris. Là, voyez-vous ce sera difficile de nous faire croire que nous avions mal entendu. nous qui ne sommes pas ses collaborateurs et tant mieux, car le bougre il l’a répété et même a allongé la sauce par force explications. En quelque sorte, il nous avait mis les points sur les i. Ses défenseurs auront très fort à faire pour nous expliquer un si radical changement de philosophie. Nous nous en savons les raisons. L’UMP risque une gamelle, et le président n’en veut pas une miette de cette défaite-là, alors qu’en fait c’est lui qui donne quelques bons petits bâtons pour que ses fidèles lieutenants se fassent rosser les flancs aux municipales. Sarkozy devant le danger électoral c’est courage fuyons et devant le danger physique au Guilvinec c’est le courage des mots avec 19 gardes du corps.

Ce mois de janvier 2008 sera le mois de l’explosion de la bulle Sarkozy et j’imagine mal comment il va s’en relever. Car arriver au pouvoir n’est rien à côté de gouverner. Et les habitudes prises dans la conquête abrupte du pouvoir, les mensonges, les intimidations, les insultes de ses proches et de ses adversaires, le mépris et l’arrogance, la certitude du bien fondé de l’étalement de sa vie cardiaque et monétaire, les volte-face permanentes, les abandons des promesses, les changements d’orientation, une fois les yeux décillés, ne feront qu’aggraver sa situation. Une des épines qui va faire le plus mal et déstabiliser tant Sarkozy que le pseudo-Premier ministre c’est que ce dernier est passé devant le manitou. L’orgueil blessé de l’un, l’intenable position de l’autre sont les carburants et comburants d’une explosion à venir que ce soit par une combustion lente au départ ou que ce soit par une réaction en chaîne brutale.

Allez Vive la République ! Vive la France !


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