Le front uni des chercheurs en colère

Publié le par webmasters94

Inquiets, les Renseignements généraux avaient téléphoné aux organisateurs. «Vos avions, ce sont bien des avions de papier ?» Georges Debrégeas, vice-président de Sauvons la recherche, en rigole encore. Oui, avait-il rassuré les policiers, les avions que les jeunes chercheurs, taquins, ont envoyés s’écraser dans le jardin du ministère de la Recherche hier, vers midi, à Paris, étaient bien de papier. La colère des envoyeurs, en revanche, était de béton armé.

Avertissement. Hier, c’était un jour de manifestation et de réunion. Au Collège de France, plus de six cent directeurs de laboratoires et membres des instances scientifiques - le Comité national des universités et le Comité national de la recherche scientifique - s’étaient donné rendez-vous. Plutôt quinquas, souvent masculins, ces scientifiques sont en charge de laboratoires de physique, d’informatique, d’océanographie ou d’économie… et tous sont «inquiets», dit leur communiqué. Ils ont obtenu sinon le renfort, du moins la présence bienveillante de Catherine Bréchignac, la présidente du CNRS. Son discours reste prudent, mais sa présence est un avertissement au gouvernement : qu’il ne compte pas sur la direction du principal organisme de recherche pour faire taire la contestation.

Cette contestation, les participants en ont résumé les raisons dans un texte qui réaffirme que «toute réforme doit respecter l’autonomie du champ scientifique par rapport au politique». Ce principe suppose que les laboratoires disposent de financements de base permettant de mener des recherches allant au-delà des seuls projets à court terme choisis par l’Agence nationale de la recherche. Mais également d’organismes de recherche comme le CNRS dont «l’éclatement en instituts» a été dénoncé.

«Fuite». De la même manière, l’évaluation des chercheurs et des laboratoires selon les normes internationales ne peut être réalisée par des agences nommées par le pouvoir. Ces instances devraient comporter une «forte proportion d’élus par les pairs».

Ce mouvement de colère saura t-il freiner la «fuite en avant» du gouvernement alors que les réformes de 2004-2007 n’ont pas été évaluées ? La question devrait agiter les labos au-delà des échéances électorales en cours, que Valérie Pécresse reste aux commandes ou que Claude Allègre y revienne.

SYLVESTRE HUET
LIBERATION : mercredi 5 mars 2008


Notre Seigneurie veut des résultats pour la Recherche. M Sarko 1er a décidé que la recherche devait s'occuper prioritairement sur la maladie d'Alzheimer notamment...

M. Sarkozy ne connaît rien à la Recherche, si ce n'est celle des bulletins de vote. Il ne sait peut-être pas que nous sommes 5ème dans le monde dans le dépôt de brevets en 2007, dans tous les dommaines, et ceci malgré des paies de misère pour les chercheurs, et donc un exode des cerveaux à l'étranger, où les crédits à la recherche et les salaires des chercheurs sont au moins décents!...

Et puis,le retour du Jedi Allègre!.. Comme disait dernièrement Hollande: Que Sarkozy nomme Allègre, et tout le monde est dans la rue!...

Enfin, j'ai un peu de mémoire quant à la soumission de la Recherche au Politique. Rappelons-nous l'Allemagne hitlérienne, et ses savants fous...
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