«Vote sanction» pour Sarkozy

Publié le par webmasters94



Le parti de droite du président français, Nicolas Sarkozy, a enregistré hier des revers significatifs lors du premier tour des élections municipales, présentées par l'opposition socialiste comme l'occasion de sanctionner le chef de l'Etat après dix mois de pouvoir.
Le parti UMP du président français a subi de gros revers hier au premier tour des élections. Même si la Berezina annoncée n'a pas eu lieu, la droite et le chef de l'Etat ont reçu un sérieux «avertissement» dans les urnes.
Le Parti socialiste l'a emporté notamment dès le premier tour à Rouen, capitale historique de la Normandie, au détriment du maire sortant soutenu par l'UMP (Union pour un mouvement populaire, droite). L'opposition de gauche était bien partie pour faire basculer d'autres bastions de droite, comme Caen (ouest) ou Strasbourg (est), ville qu'elle a placée parmi ses principaux objectifs. Les maires sortants de gauche étaient par ailleurs largement favoris pour conserver Paris, Lyon et Lille. Mais, à l'instar de Marseille et de Toulouse, rien n'est joué dans beaucoup de villes et il faudra attendre le soir du second tour, dimanche prochain, pour tirer des conclusions définitives.
Echec anticipé
En termes de force électorale, la gauche (PS, PCF, Verts, divers gauche) était créditée de 47,5% des suffrages contre 40% à la droite (UMP, divers droite). Le MoDem (centristes) recueillerait 4,5%, l'extrême gauche et l'extrême droite 2% chacune, selon CSA-Dexia dans une enquête effectuée dans les communes de plus 3500 habitants.
La mobilisation des 44 millions d'électeurs français a été forte pour ce type de scrutin, avec un taux de participation estimé à près de 70%, en hausse sensible par rapport aux municipales de 2001.
Ce vote représentait le premier test électoral pour Nicolas Sarkozy depuis son élection en mai face à la socialiste Ségolène Royal. Le scrutin est intervenu à un mauvais moment pour le chef de l'Etat: en chute libre dans l'opinion depuis le début de l'année, il ne bénéficie plus que du soutien d'un Français sur trois environ. Un Français sur deux estime que, si l'UMP perd «plusieurs grandes villes», il s'agira d'une «défaite personnelle» pour Nicolas Sarkozy, selon un récent sondage.
Anticipant l'échec de son camp annoncé par les sondages, Sarkozy avait assuré cette semaine qu'il ne se laisserait pas «distraire par les péripéties» et que le rendez-vous de son bilan n'aurait lieu qu'à la fin de son mandat, en 2012.
Fillon accuse
«Le second tour est plus que jamais entre les mains des électeurs», a déclaré hier soir le premier ministre, François Fillon lors d'une brève allocution à Matignon, accusant l'opposition de «mélanger les enjeux» et de chercher à «exacerber les clivages politiques».
Le chef du Parti socialiste, François Hollande, a estimé de son côté que le verdict du premier tour constituait un «avertissement au gouvernement de droite et au président». Ségolène Royal, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles pour 2012, a appelé quant à elle les électeurs à amplifier le «vote sanction» contre le gouvernement et à choisir un «vote d'espérance» en se prononçant pour la gauche lors du deuxième tour. (...)

09/03/2008
Le Matin & agences (lematinonline (suisse))
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