55e semaine de Sarkofrance : "Gouverner c’est faire croire"

Publié le par webmasters94

Juan de Sarkofrance | 26 mai 2008 | crise du politique Quinquennat Sarkozy |


Cette dernière semaine, la 55ème depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, on retrouve des airs connus : un bling bling renaissant, un Président omniprésent, des lois qui passent, une éthique qui trépasse.

Nicolas nettoie les mauvais malentendus.
L’éthique trépasse sur l’autel de la real-politik. Il faut discuter avec tous. Le président angolais en fut ravi.
Nicolas Sarkozy s’est déplacé, en personne et en l’espace d’une journée, pour le consoler. Il est vrai que certains amis, nouveaux ou plus anciens, passent en jugement pour trafic d’armes et/ou corruption en octobre prochain : Falcone, Attali, Fenech, il ne faut pas laisser tomber ses proches ou ses serviteurs. Qu’importe si l’éthique en prend un coup au passage.

Sa parole ne se décompte pas.
Le débat institutionnel est revenu dans l’actualité. Faire croire que la réformette institutionnelle revalorisera le rôle du Parlement est une pirouette. Le Président conserve son droit de vie ou de mort sur l’Assemblée Nationale (la dissolution). Roger Karoutchi a même rappelé que la parole présidentielle ne saurait être décomptée du temps de l’UMP. Nicolas Sarkozy en a profité cette semaine pour poursuivre sa leçon de travail, quitte à trébucher sur un
exemple barcelonais. Il peut attaquer, à chaque discours, la gauche ou les trente-cinq heures, sa parole est libre.

Nicolas négocie avec la junte birmane
L’attention publique aurait pu se porter sur un mouvement de grève contre une mesure incompréhensible (
l’allongement à 41 ans de cotisations pour avoir une retraire pleine). Médiatiquement, il était important de réagir. Le Président s’est donc emparé d’une cause humanitaire. La dictature birmane refusait de laisser passer un navire français militaire, le Mistral. Sarkozy est intervenu, et surtout l’a fait savoir.

On ne discute pas les lois de Nicolas.
Après les couacs de la semaine passée, l’Elysée a tenu ses troupes parlementaires : la loi OGM fut enfin votée. Qu’elle sanctuarise la culture OGM en plein air ne pose visiblement aucun problème à Jean-Louis Borloo. Les agriculteurs gèreront.
Le débat institutionnel a souffert de la même fermeture présidentielle : les langues régionales seront reconnues dans la Constitution MAIS les immigrés intégrés n’auront pas le droit de vote. Le gouvernement l’a fait savoir à ses troupes, les députés UMP ont obtempéré. Etaient-ils seulement en désaccord avec cet affront républicain ? "Viens, bosse et tais-toi" est la nouvelle maxime de la Sarkofrance à destination de l’étranger en quête d’emploi.

Nicolas veut "protéger" les journalistes et les juges.

Le 15 mai dernier, la loi sur la protection des sources est adoptée. Son article 1er prévoit simplement qu’il "ne peut être porté atteinte directement ou indirectement à ce secret qu’à titre exceptionnel et lorsqu’un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie", seulement si "au cours d’une procédure pénale, (...) les nécessités des investigations rendent cette atteinte strictement nécessaire". Les juges, eux, doivent être protégés d’eux-même. C’est pour cela que le futur Conseil Supérieur de la Magistrature, instance de nomination et organe disciplinaire des magistrats, sera "composé d’un nombre minoritaire de magistrats face à des personnalités extérieures choisies par le pouvoir politique." On ne sait jamais !

Nicolas communique sur ses "succès."
Des statistiques partielles sur le recours au heures supplémentaires défiscalisées ont été (enfin) publiées : "
désormais 59% des entreprises effectuant mensuellement leur déclaration URSSAF utilisent ce mécanisme." Que la majorité des entreprises ne soient pas concernées par ce résultat importe peu. Que l’effet d’aubaine ne soit pas mesuré, non plus. Eric Woerth, lui, s’est réjoui d’avoir supprimer 479 postes de plus que prévus dans la Fonction Publique en 2007. Belle affaire !

Nicolas décore beaucoup ses amis les stars
Festival de Cannes oblige ( ?), Nicolas Sarkozy a décoré de la Légion d’honneur Steven Spielberg (le 21 mai), Christian Clavier (le 21 mai) et même Céline Dion (le 22 mai).
Photos à l’appui, il est souriant.

Gouverner, c’est faire croire.

Un B-A-BA politique bien intégré en Sarkofrance.

Ami Sarkozyste, où es-tu ?

 

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