Sarkopromesse n°2: «Je serai le Président du pouvoir d'achat»

Publié le par webmasters94

En 2009, Nicolas Sarkozy veut moraliser le capitalisme. Mais que sont devenues ses bonnes résolutions de l'an dernier? Après l'insécurité, nous revenons sur la plus grande des Sarkopromesses, le pouvoir d'achat, qui fut remisée en janvier 2008, dès les caisses vidées, puis carrément niée une fois la crise advenue.

Il était fier de lui, presque colérique quand il en parlait, au printemps 2007 : « Je veux parler à la France qui travaille dur et pourtant qui n'arrive pas à joindre les deux bouts. » Le « pouvoir d'achat », qu'il avait imposé dans la campagne présidentielle, au détriment de la « vie chère » de Ségolène Royal, il voulait en être « le Président », c'était une « question centrale », incarnée par le slogan « travailler plus pour gagner plus ».

 

Mais, une fois élu sur cet argument, l'argent lui a brulé les doigts, sa fascination pour les classes supérieures et les thèses de ses conseillers libéraux aussi : en un été, il a tout claqué dans le « paquet fiscal », envoyé des chèques aux plus fortunés qui dépassaient le bouclier fiscal et réduit pour d'autres les droits de succession. Pour les pauvres, c'était le blanchiment des heures supplémentaires avec la défiscalisation : désormais, les employeurs pouvaient déclarer le travail supplémentaire, qu'ils faisaient faire au noir auparavant, et étaient même encouragés à y avoir recours autant que possible, quitte à gêner les embauches.

 


pouvoir d'achat
envoyé par kev1511



Le pouvoir d'achat, on s'en est occupé!

Résultat, au lendemain du réveillon, à l'occasion d'une conférence de presse à l'Elysée le 8 janvier 2008, le « pouvoir d'achat » avait été dévalué, au profit d'une politique de civilisation consistant à supprimer la pub sur le service public : « le pouvoir d'achat, c'est une attente, mais il n'y a pas que celle là », répondait sèchement Nicolas Sarkozy à une journaliste qui osait interroger le président du Pouvoir d'achat. Il avait énuméré les ministères, l'insécurité, l'immigration, l'éducation... Le message était clair : « le pouvoir d'achat, je m'en suis occupé avec les heures sup. » Pour le reste, voyez avec la Loi de modernisation de l'économie, les prix dans la grande distribution, etc. Selon les mots même de Sarkozy, les caisses étaient « vides ». Et son discours aussi.

La crise qui n'a rien sauvé

Un autre printemps est passé à promettre que Carrefour, Leclerc et Auchan plieraient, réduiraient leurs prix. Plus question d'être mieux payés, maintenant c'étaient les prix des biens qui étaient trop élevés. Le pétrole a atteint le record de 147 euros en juillet et le prix à la pompe a explosé... Mais aucune mesure n'a été prise, là non plus.

 

 

Quand la crise financière est advenue, les perspectives étaient catastrophiques pour l'économie et Nicolas Sarkozy a sorti son habit de banquier pour annoncer les plans : 320 milliards de prêt aux banques, 40 milliards pour les recapitaliser en septembre, 22 milliards pour les PME, via Oséo en octobre, 26 milliards pour le « plan de relance » annoncé à Douai le 4 décembre... Et dans tout ça, pas un euro pour les augmentations de salaires, minimas sociaux et autres leviers, ou les baisses d'impôts, directs ou indirects. La ligne défendue par Christine Lagard<A&NBSP;CLASS="LIENS"&NBSP;HREF="HTTP: lagarde-defend-son-plan-plan-de-relance_a173699.html www.marianne2.fr>Le chômage: un danger bien plus grave... pour sa popularité!

 

Que ce soit Patrick Devedjian, devenu ministre du plan de relance, ou ses confrères de Bercy, le discours officiel est le même : la consommation s'est maintenue durant les premiers mois de la crise et le gouvernement veut sauver les emplois qui peuvent l'être. Finie la présidence du pouvoir d'achat à destination de ceux qui travaillent dur, réduite aux heures supplémentaires pour les classes populaires et au Revenu de solidarité active pour les pauvres. Un choix stratégique : les critères d'évaluation de la crise du pouvoir d'achat sont multiples, diffus et pas très lisibles alors que ceux du chômage sont clairs, tranchant et politiquement très nocifs, comme l'a été l'annonce des 2 millions de demandeurs d'emploi en octobre 2008. Il ne faudrait pas compromettre la réélection en 2012.

Pendant que les Anglais baissent la TVA, que les Américains réduisent la fiscalité, le Président du pouvoir de plus grand chose multiplie les annonces pour noyer le poisson, laissant ses ministres à la manoeuvre. Au fait, il avait élu sur quoi déjà le président de la République ?

 

 

Lundi 12 Janvier 2009 - 08:52

 

Sylvain Lapoix

 

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