Lagardère, son « innocence », le JDD : la preuve par neuf

Publié le par webmasters

médias liberté de la presse | 15 octobre 2007 | Nathalie Boisson - étapolitique

 

La dernière opération de communication d’Arnaud Lagardère, via le Journal du dimanche, dont il est le propriétaire, donne raison aux syndicats de journalistes qui revendiquent de nouveaux droits pour mieux garantir l’indépendance des rédactions et la liberté de la presse (www.intersj.info). Rappelons qu’à l’appui de nos propositions, nous invoquons entre autres raisons, le fait que les groupes industriels et financiers propriétaires de nombreux titres, et dont la presse n’est pas le métier, détournent ces publications de leur objet initial – une information indépendante et pluraliste -, pour en faire des instruments de communication (j’insiste), voire d’influence. Mais revenons à l’interview « accordée » par Lagardère à son hebdomadaire dominical. Qu’un journal donne la parole à l’un des principaux acteurs d’une affaire qui tient le devant de l’actualité n’est pas condamnable en soi. Ce serait même tout à fait légitime en d’autres circonstances. Sauf qu’en l’occurrence, c’est le propriétaire de la publication, de surcroît employeur du journaliste qui l’interviewe, qui utilise les colonnes de son hebdomadaire pour protester de son innocence.

L’idée de ce papier a peut-être germé dans la tête du journaliste (ou de la rédaction en chef) sans que l’actionnaire n’ait émis la moindre demande (ou n’ait donné aucun ordre) ; mais franchement un doute plus que sérieux s’impose. Et si, je dis bien si, l’injonction était venue d’en haut, quelle était la marge de manœuvre du journaliste qui aurait éventuellement souhaité opposer sa résistance ? Faible, très faible même. Car les journalistes sont aussi des salariés pour qui il devient de plus en plus périlleux, en terme d’emploi, d’invoquer les garanties individuelles que leur confère leur statut, face aux desiderata de propriétaires de moins en moins soucieux de la mission d’information de la presse.

C’est pour cela, pour que chaque journaliste puisse exercer réellement son métier que nous revendiquons des droits collectifs accordés aux rédactions, afin que celles-ci puissent faire bloc et refuser de se laisser transformer en courroie de transmission de la parole de leurs actionnaires. Merci monsieur Lagardère d’avoir contribué à apporter la preuve que nous avons raison.

Nathalie Boisson – journaliste CFDT

 

 
 

Ce Lagardére, non seulement il est incompétent, mais aussi sans doute assez malhonnête, et qui plus est, très probablement, avoir des neurones pas très bien branchés !
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