Sarkozy remise ses grands principes
Même s’il garde une constance dans sa volonté de relancer le lien atlantique et dans son lien personnel affiché avec George W. Bush, Nicolas Sarkozy, qui reconnaît volontiers être un affectif, n’hésite pas à revendiquer de nouvelles amitiés encore moins recommandables. Au nom du pragmatisme et pour faire des coups comme la libération des infirmières bulgares emprisonnées par le régime de Kadhafi. Ce dernier sera d’ailleurs reçu lundi à l’Elysée.
«Nombre de pays européens, la Grande-Bretagne en premier lieu, ont normalisé leurs relations avec Kadhafi quand il avait renoncé aux armes de destruction massive. Ces rapports avec le dictateur libyen étaient le prix à payer pour la libération des infirmières», rétorque François Heisbourg, président de l’IISS (International Institute for Strategic Studies) de Londres, qui admet avoir été «troublé» par le coup de téléphone du président français à son homologue russe après la victoire du parti de ce dernier aux législatives de dimanche. Un scrutin dénoncé comme «inéquitable» par les gouvernements occidentaux. «Un tel coup de fil ne s’imposait pas puisque Vladimir Poutine n’était même pas candidat, et j’en suis d’autant plus étonné que, lors de leur visite à Moscou, Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner n’avaient pas mis leur drapeau dans leur poche sur les droits de l’homme», souligne cet expert des questions géostratégiques. Ils avaient en effet rencontré les dirigeant de l’ONG Memorial. Sur la Chine, en revanche, il n’y a pas eu le moindre état d’âme. Pour lever toute ambiguïté, la secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, avait même été au dernier moment débarquée du voyage.
(1) Ed. Flammarion.
Le réaliseme de Notre Seigneurie n'est pas de l'humanisme comme nous pouvons le constater, mais la chasse aux contrats et le buzz médiatique..