Malaise

Publié le par webmasters94

Laurent Joffrin
LIBERATION : mardi 15 janvier 2008
 

D’un extrême à l’autre… Le traité constitutionnel de 2005 avait enflammé le pays et débouché sur un événement politique majeur. Et s’il n’avait guère servi la cause de la construction européenne, il avait eu le grand mérite de placer les problèmes de l’Union au cœur de l’attention publique. Etrange contraste : le «mini-traité», version peu modifiée du même texte, rencontre une indifférence massive et s’apprête à franchir les obstacles parlementaires dans une quasi-clandestinité. Quoique l’auteur de ces lignes ait été partisan de l’adoption du premier texte, il ne peut qu’exprimer une inquiétude devant cette occultation spectaculaire du débat. Une nouvelle fois, les partisans de l’Union européenne donnent le sentiment d’agir au sein d’élites fermées et de refuser la confrontation des idées.

Certes, les parlementaires sont les élus de la Nation, et ils ont toute latitude pour ratifier les traités. Certes, le texte a été heureusement débarrassé des passages les plus maladroits ou contestables aux yeux de beaucoup de partisans du non. Certes, les «nonistes» eux-mêmes ne semblent guère désireux de répéter l’intense bataille de 2005, préférant, sans doute avec sagesse, se concentrer sur les mesures en cours d’adoption à Bruxelles, plutôt que sur la réforme de leur cadre juridique.

Mais on cherche en vain les arguments convaincants qui réfuteraient l’idée d’un référendum. Il faut maintenant poser avec force ce problème, dans la forme et sur le fond. Faute de quoi les partisans de l’Union européenne donneront le triste sentiment qu’ils ont peur du peuple.

Publié dans Europe

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