Nicolas Sarkozy rentre de son voyage en Inde les mains vides

Publié le par webmasters94

Le président de la République a beau avoir martelé des messages de soutien politique à ses homologues indiens, sa visite de deux jours à New Delhi ne s'est pas soldée par des retombées économiques substantielles.

Surtout, ne pas dramatiser : interrogée sur le bilan du voyage de Nicolas Sarkozy en Inde, Laurence Parisot, la présidente du Medef, se veut positive : « Un voyage sans grands contrats n'est pas forcément raté », plaide-t-elle. Comme on le pressentait, les retombées économiques immédiates de cette visite d'Etat sont en effet maigres. Mis à part deux contrats pour Suez d'une valeur d'une petite centaine de millions d'euros et autant de contrats pour l'activité transmission et distribution d'Areva (41 millions d'euros), le président de la République est rentré à Paris avec un bilan qui contraste avec ses précédentes expéditions à l'étranger.

Face aux critiques à peine voilées des journalistes hexagonaux, l'Elysée objecte que l'Inde est une économie de marché : à la différence de la Chine, il ne suffit pas d'une bonne entente politique pour que pleuvent immédiatement les accords commerciaux. Et l'entourage du chef de l'Etat d'affirmer que nouer une relation forte, fondée sur des valeurs communes, finira par porter ses fruits.

De nouveaux objectifs

D'où la stratégie manifeste du chef de l'Etat de se faire le plus ardent défenseur des grands pays émergents - dont l'Inde- sur la scène internationale. A chaque intervention publique, il a martelé le même message : s'en tenir à une gouvernance mondiale excluant ces pays relève « du siècle dernier ». Convertir le G8 en G13, donner à l'Inde et quelques autres un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU : les deux propositions, sans être détaillées quant à leur mise en oeuvre, ont été abondamment reprises par les médias indiens, allant presque jusqu'à y détrôner pour un temps les spéculations sur la présence de Carla Bruni au Taj Mahal.

A moyen ou long terme, l'horizon n'est effectivement pas totalement bouché pour les grands groupes français. La rénovation des avions de chasse Mirage indiens a ainsi été promise à des entreprises françaises (lire l'encadré). Et l'on anticipe, d'ici à quelques semaines, une commande d'environ 5 milliards d'euros de la compagnie aérienne Kingfisher pour une quarantaine d'Airbus. Surtout, se profile un gigantesque marché de centrales nucléaires pour Areva. Sur ce point, une déclaration a été paraphée - donc signée par les négociateurs, mais non par des autorités politiques. Elle définit la forme que prendra la coopération nucléaire civile entre les deux pays le jour où l'Inde se verra autoriser ce commerce par la communauté internationale. Comme pour donner des gages de sa volonté de garder l'Inde dans son radar personnel, Nicolas Sarkozy s'est engagé à s'y rendre chaque année (ainsi qu'en Chine). Et il a fixé de nouveaux objectifs en matière économique. Doubler les échanges bilatéraux, pour les porter à 12 milliards de dollars d'ici à 2012, investir 10 milliards d'euros sur place, et faire en sorte qu'un millier de nouvelles PME s'y lancent. Le chantier est urgent : la part de marché de la France en Inde, qui était de 4 % en 1980, est tombée à 1,8 %. Un chiffre à comparer aux 4 % de l'Allemagne ou aux 2,9 % du Royaume-Uni.

GABRIEL GRÉSILLON - lesechos.fr


Notre Seigneurie, ses gesticulations et autres exhortations n'amadouent plus et semblent plutôt agacer ses interlocuteurs internationaux.

Publié dans Notre Seigneurie

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